samedi 18 décembre 2010

Liste de décembre

  • Percy Jackson, Rick Riordan ****
  • Bleach **
  • 20th Century Boys ****
  • La Rose de Versailles (Lady Oscar) ****
  • Suzuka ***
  • Parle-leur de batailles, Mathias Enard ***
  • Métronome, Lorant Deutch ***
  • Zep coupé en tranches ***
  • Death Note *** (mais trop glauque pour moi)
  • Apocalypse Bébé, Virginie Despentes *

jeudi 11 novembre 2010

Le problème des continuations, Perceval, Blake et Mortimer

C'est pas simple de reprendre l'histoire d'un maître du genre. On peut aussi bien la sublimer que se planter gravement et subir les foudres des fans. C'est un exercice qui ne pardonne pas. Ici, je vais parler du dessin animé tiré de la bande dessinée, que dis-je, du grand classique que l'on doit lire si on veut prétendre connaître un peu la BD, Blake et Mortimer. Pour expliquer le phénomène de la continuation ratée, je vais utiliser Perceval ou le roman du Graal de Chrétien de Troyes, comme point de comparaison. Le point commun de ces deux titres est le fait qu'ils ont été repris par des gens qui n'avaient pas compris certains points caractéristiques de l'univers de chacun des auteurs.
Tout d'abord, le dessin animé. Dans une série de 26 épisodes, elle reprend la majorité des titres de B&M, publiés du vivant de leur auteur original (Le Secret de l'espadon, le Mystère de la grande pyramide...). En général, l'histoire est plutôt fidèle, bien que largement sabrée (Le Secret de l'espadon réduit à 26 minutes... On ne voit pas l'empereur). Des personnages sont modifiés, certes mais on admet les changements. A noter aussi, nos deux héros font preuve d'un humour souvent absent des albums, voir en particulier Blake qui joue de la vanne aussi bien qu'il perce à jour les complots du vil Olrik. Notre colonel préféré manque un peu de la classe et de l'arrogance qui le rend si élégant, mais il joue son rôle avec dignité (si on peut admettre l'idée). Bref.
La série a également quelques épisodes "inédits" qui emportent B&M dans de nouvelles intrigues. Et c'est là que se pose le problème. Ils partent à la recherche de la pierre philosophale, d'une bande d'extraterrestres qui veulent asservir l'humanité et autres mondes parallèles. Bien que mon épisode préféré soit celui de la pierre philosophale, je ne peux adhérer.
Dans les albums et les épisodes inspirés par ces derniers, il y a toujours un fond scientifique qui rend l'intrigue plausible : S.O.S Météores et la machine à dérégler le climat, l'espadon ou encore les fouilles pour trouver le trésor de Akhenaton. Les intrigues ne font pas appel au fantastique, au surnaturel, sans l'expliquer plus loin comme le fruit d'une science avancée. La marque jaune doit ses capacités extraordinaires à la stimulation de zones du cerveau à l'aide d'une onde spécifique (ici, onde méga) par exemple.
Tout comme dans Perceval où les continuateurs ont utilisé le surnaturel pour poursuivre les intrigues sans comprendre que Chrétien avait refusé cette option. Il ne fait pas appel à l'inexplicable gratuitement. Son texte est une vaste allégorie qui perd tout son sens quand on arrive aux passages qu'il n'a pas écrit.
De la même manière, B&M qui sauvent un monde parallèle contrôlé par les druides, ou qui affrontent une race d'extraterrestres, c'est un peu déplacé, ça n'a pas de sens. Ils ne sont pas à leur place. Je n'ai rien contre les druides et les mondes parallèles, mais bon sang, ne jouez pas avec les héros d'un autre sans respecter son univers et sa manière de raconter des histoires.

vendredi 5 novembre 2010

Liste de lecture des mois d'octobre-novembre

  • Péplum, Amélie Nothomb**
  • Les Catilinaires, Amélie Nothomb
  • Les étranges talents de Flavia de Luce, Alan Bradley ***
  • L'Apprenti d'Araluen, John Flanagan **
  • Terremer, Ursula K. Le Guin ***
  • Le Testament d'Olympe, Chantal Thomas
  • Une forme de vie, Amélie Nothomb
  • La princesse de Glace (T1), Camilla Läckberg **
  • Trolls de Troy, Arleston & Mourier **
  • La malédiction du parapluie, Lewis Tromdheim **
  • Nini Patalo, Lisa Mandel **
  • Lanfeust de Troy, Arleston & Tarquin*
  • Les vies des 12 césars, Suétone*
  • Dinky Rouge Sang, Marie-Aude Murail ***
  • L'Assassin est au collège, Marie-Aude Murail ***
  • La Dame qui tue, Marie-Aude Murail ***
  • Trois Femmes Puissantes, Marie N'Diaye ( Pas fini, pas aimé)
  • Black Butler, Yana Toboso ***
La liste n'est pas exhaustive. Ceux qui ne sont pas notés n'ont pas été lus encore.
Légende :
*Boarf
** A lire
*** Classique et bientôt dans ma bibliothèque

Barcelone (extrait)

Barcelone est gigantesque, immense, vorace. Barcelone est un monstre qui a dévoré mes ambitions et vomi mes illusions. Je l'aime et je la haïs. Ses tentacules m'étouffaient et me protégeaient du malheur de la vie. Pourtant, ça ne m'a pas empêché de trancher le vif et de me retrouver comme une idiote à errer sur les ramblas.

C'est de sa faute à lui. J'ai décidé de l'appeler l'Autre, avec une majuscule. Il m'a quasiment tout volé. Mes souvenirs, mes endroits favoris, mon inspiration, tout cela est maintenant marqué par son image, son ombre. Je ne peux pas y repenser sans qu'il surgisse.

J'aimerais le tuer avec un regard. Sérieusement. J'aimerais me planter devant lui et le voir s'effondrer sous mes yeux. Je voudrais effacer ce petit sourire narquois en un claquement de paupière. Je voudrais qu'il sente monter en lui la peur et la honte de la culpabilité. Qu'il comprenne qu'il n'est pas le roi, ni même le prince de cette cour des miracles. Je voudrais qu'il revoie les misères qu'il m'a faite et qu'il se plie sous leur poids. Je ne serais plus la seule à marcher derrière son ombre. Pourquoi a-t-il pris le droit de se gargariser de ses méfaits ? Il s'amuse, entouré par ses canards boiteux, il rigole, à gorge déployée, reniant tout sens de la bienséance. Je le haïs presque autant que je haïs cette ville.

A présent, c'est Ruth qui occupe la plus haute marche de l'escalier où il s’assoit. Il l'a adoubé comme ça, sans avertissement, sans une seule parole, comme si ça coulait de source, me donnant l'impression de n'avoir jamais existé. Quelle grossièreté ! Quel manque de tact ! Je n'en veux pas à la Blonde, comme il l'appelle. Je reconnais qu'elle est belle. Elle est grande, mince, féerique. Il ne lui manque plus que les ailes dans le dos. Elle fait partie de ces filles qui sont nées parfaites, avec des dents comme des perles, des cheveux d'or qui n'ont pas besoin de brosse et un regard tendre. On ne peut pas être jalouse d'une fille comme ça. Elle est gentille avec tout le monde. A vrai dire, elle est à sa place sur cette marche. Elle est royale.

mercredi 21 juillet 2010

Pretty Little Liars ou comment employer des scénaristes complètement schizos

Aujourd'hui, on ne compte plus le nombre de séries où les scénaristes, à bout d'inspiration, craquent leur slip sévère. Je ne vais même pas mettre d'exemple pour prouver mes dires, je me contenterai de dire que la plus célèbre d'entre elle dure depuis 4 saisons et n'en a eu qu'une (voire deux ) de bonne. Bon, on peut comprendre qu'au bout d'un moment, ils en ont marre de leurs personnages, de leur univers et qu'ils tournent en rond parce qu'ils n'arrivent pas à trouver une fin. Je vais parler ici d'une nouveauté de cette année chez ABC Family, une série de l'été qui montre des signes évidents de foutage de gueule scénaristique. J'ai nommé Pretty Little Liars.

C'est typiquement le cas du gars avec une bonne idée : tiens et si on imaginait qu'une bande de quatre copines recoivent des messages inquiétant d'une autre qui connait leurs secrets ? Mais qui n'arrive pas à en faire un fil rouge plausible. On passera aussi sur le fait plus qu'évident que le scénariste en question regarde un peu trop la télé et ne se rend pas compte qu'il ne fait que régurgiter des éléments déjà vus dans d'autres séries. En soit, l'idée des messages flippants est pas trop mauvaise, bien que très Gossip Girl. Dans une petite ville, ça peut être drôle de voir tomber le vernis des bonnes conventions. Si on y ajoute le fait que la personne qui est censée envoyer les messages est découverte morte à la fin du pilote, ça sent bon, je l'avoue. Mais hélas, mille fois hélas, vous êtes sur ABC Family qui a commis entre autre "7 à la maison". Donc ce projet sent le pétard mouillé à plein nez. Pas de scènes choquantes, pas de piquant, pas de borderline, rien que du bien conventionnel. Voyez plutôt : l'une des filles est supposée lesbienne, mais vite vite, on lui trouve un petit copain, celle qui se tape son prof va finir par rompre avec lui parce que c'est pas bien, celle qui pique des lunettes de soleil ne le fait qu'une seule fois et la petite bourgeoise n'embrasse qu'une fois le copain de sa soeur qui disparaît bien vite après. Non pas que je veuille que toutes les séries pour ados finissent en orgie, mais pitié, s'il vous plaît, ayez un peu de consistance ! Quand vous présentez des ados à problèmes, tenez-vous y. Une clepto ne va pas s'arrêter au bout d'une seule fois, une liaison prof-élève est tellement cousue de fil blanc qu'elle devrait être classifiée "cliché" par les autorités des scénarios, l'idée de l'homosexualité mériterait un traitement plus fin et la bourgeoise est un personnage tellement éculé, elle aurait dû garder le petit ami de sa soeur, ça aurait donné de jolies scènes de famille.

En regardant "Pretty Little Liars", j'ai l'impression que le scénariste ne sait pas trop ce qu'il veut faire de son script. Est-ce un show familial (on regarde les familles qui se font et se défont), une série pour ados niaiseuse (les histoires d'amour des jeunes filles ) ou un show policier qui ne se l'avoue pas (qui est morte ? qui envoie les messages?) ? Il me semble qu'il cherche à explorer un peu toutes ces pistes sans en choisir une, ce qui est prodigieusement chiant pour celui qui regarde.

Puis, venons-en aux relations entre les personnages qui sont quand même un point important de la série. Donc au départ, nous avons une bande de cinq copines un peu crâneuses, un peu bécheuses, franchement insupportables. Elles se réunissent régulièrement à l'insu ou pas de leurs parents, dans une grange pour boire du canada dry et se raconter leurs secrets les plus intimes. Comme de bien entendu, l'une de ces soirées se termine mystérieusement avec l'une d'entre elle qui disparaît dans la nature. Evidemment, il s'agit de la pire d'entre elle, celle qui était la plus à même de leur faire des coups de pute en douce. Alors là, première question : pourquoi sont-elles amies avec quelqu'un d'aussi menaçant ? Surtout qu'elles sont au courant de sa mauvaise nature. Elles sont les témoins de l'un de ces coups de pute qui tourne mal (pour ceux qui regarderont : "the genna thing"). Peut être est-ce la petite fille parano et maltraitée par ses années de collèges qui s'indigne mais quand même. C'est pas logique. C'est là que je me dis que le scénariste n'a pas su amener la chose en douceur :
"Bon, ben, comme celle qui envoie les textos est méchante, on va la faire méchante depuis le début.
-Ben oui, mais pourquoi sont-elles amies ?
-On n'a pas besoin de l'expliquer voyons, les spectateurs vont l'avaler tout rond si on leur présente la chose comme ça. Et pi on fait un show sur l'amitié."
Emmmm, oui bien sûr. Autre point : la morte passe son temps à dire qu'elle en veut aux filles. Oui, sauf que nos quatre héroïnes sont de petites oies blanches (si, si, c'est pas avec leurs petites infractions qu'elles se salissent le plumage). Depuis le départ, elles n'ont pas de gros secret à cacher. Rien. Même quand Genna explique que la morte avait peur de ses quatre copines, on ne la croit pas. Bonjour les incohérences. Bonjour la connerie. Il veut qu'on puisse s'identifier à elles, donc elles ne sont pas trop coupables.
Ce qui est dommage c'est qu'on sent que l'idée de base est pas trop mal, elle pourrait être fun mais le scénariste me donne l'impression d'avoir tenu compte uniquement de son public, de l'audience qu'il voulait faire plutôt que de l'intrigue et de ses personnages. Et c'est la meilleure façon de faire une série de merde avec une bonne idée de base.

mercredi 14 juillet 2010

Fourre-tout d'excuses


Non, non, ce blog n'est pas mort, mais entre la soutenance, le mémoire, la coupe du monde et Roland Garros, j'ai pas eu le temps de poster. Alors quoi de neuf ? Dans le désordre : un mémoire raté, un oral réussi, une équipe d'allemands avec une très bonne trombinette, la découverte de Twitter-qui-sert-à-rien, une finale volée, le remix des aventures de l'inspecteur Flack, un petit séjour au pays de la science-fiction avec la porte des étoiles, Boulet, Pénélope, des polars en tout genre, Inception J-6, et j'en passe et des meilleures.

Je reprends la main, et je vais poster, promis.
Pour me faire pardonner, voici Chiffon, l'une des peintures de l'expo Cathy Pupin à la bibliothèque de Luçon.

mardi 1 juin 2010

Nurse Jackie


Au début, je me suis dit, j'avoue, une infirmière qui sniffe de l'oxycodone, ça me rappelle furieusement quelqu'un. J'y ai donc jeté un coup d'oeil, histoire de voir si les critiques élogieuses étaient vraiment justifiées. Et... Comment vous dire.... Allez voir merde ! Parce que ça vaut vraiment le coup !

Pour commencer, la nurse Jackie (Edie Falco), que je ne connaissais pas (Honte à moi) qui est tout bonnement magistrale vous fait croire sans se fouler qu'elle est effectivement une infirmière. Bon, il faut noter les ressemblances avec House : elle sniffe de la vicodine aussi mais elle ne s'arrête pas là. Elle prend à peu près tout ce qui existe en anti-douleur. Pour son dos, dit-elle au débout de l'épisode, m'enfin, c'est encore qu'une simple excuse. La différence d'avec House, c'est que personne ne sait, en dehors du pharmacien de l'hôpital. Elle rentre parfaitement dans la case du junkie qui cache son honteux petit secret. Au-delà de ça, elle est une vraie raclure, une vraie gentille raclure, le genre à entuber le système pour aider ses patients, le genre à engueuler le médecin lorsqu'il fait pas son boulot.

Bien sûr, elle n'est pas seule dans son service des urgences. Il y a une flopée de personnages secondaires particulièrement attachants. Mes petits préférés sont sans nul doute, les deux infirmiers gays, Thor et Mohammed, la doctoresse aussi snob que british, O'Hara et ma chouchoute, la petite nouvelle Zoey qui, par son comportement, est un clone de moi assez flippant.
Pour terminer sur les personnages, mon amoureux de la série, le docteur Flitch Cooper, aussi bien de sa personne que complètement incompétent. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je reconnus le docteur Carlisle Cullen sous ces sourires benêts ! Il faut dire que le teint frais et la chevelure brune lui font beaucoup mieux que la couleur cachet d'aspirine et la touffe jaune paille.

jeudi 25 mars 2010

La main dans la boîte : chapitre neuf : La suicidée

Après l'entrevue avec Alice, Flack et Johann ne purent s'empêcher d'avoir la même impression de dégoût et de malaise. Ils avaient le sentiment d'avoir ouvert une porte sur quelque chose de dégoûtant et de ne pas parvenir à la refermer. Alors qu'ils fumaient sur le parvis de l'hôpital, ils entendirent le bruit d'une fenêtre qui se brise. Un corps atterrit juste à leurs pieds. Alice venait de se jeter dans le vide. Tandis que les badauds s'excitaient dehors, Flack procédait aux interrogatoires de rigueur et ce coup-ci, il eut de la chance.
« Alice était la seule à être revenue ici.
-Pardon ?
-Un an après la fin de l'affaire de la petite souris, leur oncle, monsieur Laurens, les a fait interner. Selon lui, elles avaient de graves problèmes.
-Quels problèmes ?
-Elles présentaient de sérieuses tendances à la psychopathie. Il voulait les enfermer dans un endroit où elles n'auraient pu causer de tort à personne. J'ai essayé de les soigner mais les deux aînées ne répondaient pas au traitement. Elles étaient déjà perdues. Nous n'avons pu les garder avec nous que jusqu'à leur majorité. J'ai longtemps prié pour qu'elles reviennent d'elles-mêmes. -Et seule Alice est revenue.
-Oui.
-Auriez-vous une idée de l'endroit où elles pourraient aller, pour se cacher ou pour séquestrer quelqu'un ?
-Elles avaient une cabane dans les bois.
-Oh non, je vois où c'est.
-Vous disiez que vous aviez trouvé les mains de Scarlett ?
-Ouais.
-C'est une punition. Diane et Scarlett avaient une sorte de pacte.
-Seulement Diane et Scarlett ?
-Oui. Ces filles, elles étaient de véritables prédatrices. Elles sentaient bien qu'Alice était née avec quelque chose qu'elles n'avaient pas. Quelque chose de mauvais pour elles.
-Une conscience ?
-Tout à fait.
-Donc elle ne savait pas pour le pacte.
-Non, je suppose qu'elle a dû se douter de quelque chose ce fameux 16 juin, mais elle n'a rien dit. Le pacte était censé protéger les deux autres des atteintes du monde extérieur. C'était le ciment qui maintenait leur monde en entier. Elles ne devaient pas parler de leur secret à qui que ce soit. Elles n'avaient pas le droit non plus d'aller dans la cabane seule ou avec un étranger. C'était un code en quelque sorte.
-Oui, et quelqu'un a brisé ce code.
-Si j'en crois ce que vous dites, c'est Scarlett qui l'a enfreint.
-Hum.
-Faudrait que vous la retrouviez, avant de recevoir sa tête par la poste.
-Je sais merci. » Flack sortit prendre l'air. Toutes ces odeurs de médicaments le rendaient tout chose et il détestait se sentir tout chose.

dimanche 21 mars 2010

La main dans la boîte : chapitre huit : Le psychologue

Le docteur Johann Strauss n'avait aucun lien de parenté avec les prestigieux compositeurs. Il venait du fin fond de l'Autriche. Il en avait seulement gardé un profond amour pour la bière, amour qu'il partageait avec son meilleur ami.
« Jo, j'ai besoin de tes lumières.
-Y a des bouteilles dans le frigo. »
Flack exposa son affaire et à la quatrième bière, Johann soupira.
« T'as raison, il faut chercher du côté de la famille. Couper la main de quelqu'un, d'un chirurgien qui plus est, c'est très passionnel comme intention.
-Les filles sont introuvables.
-T'es sûr que c'est les mains de Scarlett au moins ?
-L'ADN ne ment pas.
-Et elles ont acheté le cercueil ensemble.
-J'apprécie ton sens de la transition, mais oui, elles étaient toutes les trois.
-Tu me connais. C'est bizarre, qu'elles soient toutes les trois pour acheter le cercueil de leur oncle. C'est pas de la famille proche. On a pas besoin d'être trois pour ça.
-Elles avaient une relation plus proche avec leur oncle qu'avec leur père, c'est pas la première fois que ça arrive.
-Non, je ne pense pas. M'est avis qu'il s'agissait plutôt de leur père.
-Ha, en voilà une bonne raison de menacer quelqu'un. -Dis-moi, maintenant, qui vous a aidé dans cette affaire de Petite Souris ?
-C'était … Oh merde.
-Quoi ?
-C'était une femme qui se faisait appeler la maman du petit lapin blanc. » Il n'en fallut pas moins à Flack pour mettre une pression d'enfer sur tous les officiers qu'il put trouver. Il fallait à tout prix retrouver Alice. Priant toutes les puissances divines dont il connaissait le nom, l'inspecteur fouilla le long des routes, les gares et les hôpitaux, mais ce fut dans un asile qu'il la trouva. Elle ne parlait plus depuis un an. Selon son médecin, elle n'avait pas bien vécu la mort de son père. (Nouvelle que Flack accueillit avec un hochement de tête entendu.) Dans un état proche de la catatonie, elle ne se montrerait pas très réceptive. Johann entra donc en scène. Il commença par lui parler très doucement de lui, puis, il orienta vers ses souvenirs d'enfance.
« Racontez-moi ce dont vous vous souvenez.
-Scarlett marche dans la forêt. Il fait beau aujourd'hui.
-Quel jour sommes-nous ?
-Le 16 juin 1995. Diane est là aussi. Elles veulent me montrer quelque chose. Oh. On arrive près d'un étang. Il y a une barque et...
-Et ?
-Il y a une jeune fille, elle tremble et elle est ligotée dans le fond de la barque. Mais je la connais, elle s'appelle Claire. On monte dans le bateau. Pendant qu'on va vers le milieu de l'étang, les filles me disent qu'elles veulent la punir. C'est parce qu'elle est l'amoureuse de Tommy.
-Qui est Tommy ? » Alice gloussa avant de dire à voix basse.
« J'aimerais bien que ce soit mon amoureux, mais c'est à Claire qu'il fait des bisous. Je ne lui en veux pas, elle est très jolie.
-Qu'est-ce qui s'est passé sur l'étang ?
-Elles l'ont jeté à l'eau. Avec une pierre autour du cou. Oh, papa ne va pas être content.
-Pourquoi ne va-t-il pas être content ?
-Il va falloir qu'il le cache encore à tout le monde.
-Encore ?
-Les filles, elles aiment bien jouer avec les enfants dans les bois mais ils ne reviennent pas. Ils ne reviennent jamais. »

samedi 6 mars 2010

Je tenais à vous prévenir, ô vous mes chers lecteurs (au nombre de 3, si j'ai bien compté), de mon futur silence d'environ trois mois. En effet, je suis actuellement en stage, comme certains le savent et je n'ai pas d'accès internet là où je vis. Non pas que Luçon soit un équivalent de la Terre Adélie vénérée par ma chère moman mais je n'ai pas les moyens de me faire ouvrir une ligne rien que pour un trimestre, je n'ose pas utiliser les postes du boulot et les seuls horaires d'ouverture du cybercentre (non pas la fabrique de terminator, monsieur Toulouse) sont pendant que je travaille (ben voyons...).
Je vais donc essayer de programmer des posts réguliers pour que personne ne croie mon pauvre blog mourru, tout en poursuivant de mon côté l'écriture de mes différents projets. En ce moment, Leviathan (Histoire du monde revue et corrigée par mes soins et la guerre Livie - Cléopâtre), et peut être une suite des aventures de l'inspecteur Flack.
Voilà.
Je retourne à mes panneaux de signalétique.

(P.S. A Luçon, se tient la semaine du livre jeunesse, allez-y, il y aura des auteurs et illustrateurs en dédicace et plein plein plein de tables avec des romans, albums et autres mangas, croyez-moi, elles sont aussi sexy que mr Bale en costume Armani.)

mercredi 3 mars 2010

La main dans la boîte : chapitre sept : le journaliste

Éric Dubois faisait partie de ces journalistes qui rêvaient de grands prix, d'affaires criminelles non résolues et de regards admiratifs, féminins de préférence. Malheureusement pour lui, il n'avait jamais réussi à percer en dehors de la ville. Il guettait la bonne affaire comme un chat, une souris grasse. Flack détestait ce genre de gars. Il allait donc s'en payer une bonne tranche. « Dubois, c'est pas bien ce que tu as fait.
-Je n'ai rien fait, protesta le journaliste
-Faux, mon petit doigt m'a dit que tu avais le journal intime de mademoiselle Burgess .
-Euh, je l'ai acheté.
-Si t'arrêtais de mentir pour commencer. Ça éviterait bien des soucis. Tu l'as volé, pourquoi ?
-L'affaire Peter B., je vais être celui qui va révéler son nom au reste du monde !
-Arrête de rêver. Tout le monde se moque de son nom, les gens veulent oublier. Qu'est-ce qu'il t'arrivera quand les parents t'accuseront d'avoir utilisé leur tragédie pour t'élever dans la société ? Tu vas te griller si tu continues. »
Dubois baissa les yeux. Ces derniers temps, il avait commencé à se faire à l'idée qu'il ne serait qu'un petit journaliste de seconde zone. Puis, il avait vu le journal et l'espoir était revenu.
« Te biles pas, lâcha Flack, je te réserve l'exclu de l'affaire de la main. » L'étincelle revint dans le regard du journaliste. Il ouvrit le tiroir de son bureau et tendit le journal à l'inspecteur. « Il y a quelque chose de bizarre dans cette histoire. La moitié de ce qu'elle raconte est inventé ou complètement faux. Je vais chercher de son côté et je vous tiens au courant. » L'officier feuilleta les pages du journal. La jeune fille avait une jolie écriture. Mais Flack n'y prêtait pas attention. « Les sœurs ont du recevoir une lettre de menace, quelqu'un connaissait leur secret et a voulu se venger.
-Mais alors pourquoi le croque-mort et le discours de l'amitié ?
-Pour nous égarer... Il voulait que l'on parte vers la piste du croque-mort . Mais ce n'était pas suffisamment crédible. Il n'est pas expérimenté.
-Un parent endeuillé qui aurait découvert la vérité ?
-Non, ne fais pas la même erreur que Dubois. Non, plus on avance plus je me dis que c'est lié à quelque chose de plus intime, de plus personnel. Bon sang, on patauge. » Dans ce cas, Flack savait ce qu'il avait à voir ou plutôt qui.

samedi 27 février 2010

Marrriiiioonnn !!!

La main dans la boîte : chapitre six : le tueur en série

Peter B., surnommé Petite Souris, aimait les dents bien rectangulaires aux racines bien pointues. Il aurait pu être un fabuleux dentiste, si un vilain traumatisme d'enfance ne l'avait déjà condamné à une vie de criminel. Il avait fait disparaître une vingtaine d'enfants des environs pour agrandir sa collection. Cela avait soulevé une vindicte comme personne n'en avait vu depuis longtemps. Peu de personnes savaient qu'il avait de la famille en ville. Ce fait était soigneusement resté dissimulé au grand public. Soudain, Flack sourit. Sa liste venait de se réduire comme une peau de chagrin. Il se tourna vers son officier et lui dit : « J'ai envie d'un café et d'un beignet, pas toi? » L'officier ne s'arrêta pas de le fixer avant qu'ils ne s'asseyent dans le café. Flack leva les yeux au ciel et lui expliqua son raisonnement par le menu.
« Tu comprends maintenant ?
-Oui, mais vous pensiez à qui ?
-Dans l'histoire, les gens au courant étaient l'inspecteur en charge de l'affaire, le commissaire principal et les parents très proches.
-Ses nièces, son frère ?
-Certainement pas ! Le frangin était bien trop inséré dans le tissu social comme ils disent.
-Alors l'inspecteur ou le commissaire ont dû parler !
-L'inspecteur c'était moi crétin des alpes ! Et le commissaire est mort trois mois après la conclusion de l'affaire.
-Ah euh.
-T'es pas au point Sherlock.
-Alors qui ?
-L'homme invisible sait peut être quelque chose.
-Hein? »
Jacques toisait l'inspecteur comme s'il était une tâche de café sur une tasse de porcelaine blanche.
« Je commence à croire que vous pensez que je suis coupable. C'est d'un cliché. Je vous croyais meilleur que ça.
-Ha ha, vous êtes plein de ressources. Et plein d'information, j'espère.
-Allez-y, vous verrez bien.
-Peter B. (le majordome frissonna). Votre patron savait pour lui ?
-S'il savait, il le refoulait au fin fond de son inconscient.
-Et vous ? Vous aviez du ressentiment pour lui ?
-Je ne suis pas payé pour avoir des sentiments.
-Quel professionnalisme ! Mais répondez quand même à la question.
-Il a provoqué beaucoup de malheur autour de lui. Il a détruit beaucoup de familles. Sa mort a été un service rendu à l'humanité. Voilà mon sentiment.
-Merci, on est pas plus avancé. »
Alors qu'ils allaient partir, Jacques leur lança une perche. « Scarlett en a parlé dans son journal. Je le gardais sous clé mais quelqu'un me l'a volé. Durant une partie de cache-cache avec monsieur.
-Huh?
-Pas de commentaires. Ce jour-là, un journaliste est venu me voir. Il s'appelait Éric... Éric Dubois. »

vendredi 12 février 2010

Terminator ou comment jeter le principe de continuité dans les toilettes

Je m'explique : le ressort de l'intrigue des films, c'est quand même un gars va dans le passé pour que le futur dont il vient puisse se réaliser. C'est très très très tiré par les cheveux de prime abord, mais si on regarde de plus près, c'est cohérent.
Reprenons depuis le début. Dans T1, une serveuse de New York voit débarquer dans sa vie un homme qui prétend venir du futur pour la protéger. Pourquoi ? Parce que figurez-vous que l'humanité est très mal barrée dans le futur, une intelligence artificielle conçue par l'homme et récupérée par l'armée (original, n'est-ce pas? Satanés trouffions), Skynet, a pris conscience de sa propre existence et a compris que les humains sont pas franchement fiables. Alors elle a décidé de les exterminer. Quel lien avec notre serveuse de New York ? Et bien, elle va donner naissance au leader charismatique de la résistance humaine : John Connor. Et devinez qui en sera le papa ? Jusque là, tout va bien. L'ennemi à combattre est incarné par l'actuel gouverneur de la californie. C'est un robot, un terminator, on notera le nom, superpuissant évidement qui a pour mission de trucider Sarah, la serveuse et son jules ephémère. Il parviendra à éliminer Kyle Reese, le jules en question.
Dans T2, ce coup-ci, John est né et a une dizaine d'années. Sa moman, à force de crier au loup, se retrouve enfermée dans un asile psychiatrique. Skynet, toujours aussi au courant de tout, envoie un nouveau terminator pour éliminer moman et le petit. Et c'est Arnold qui jouera les chien de berger. Ben oui, parce que dans le futur, John a réussi à retourner certaines machines. Du coup, on peut se demander si le futur n'est pas le passé de cette intrigue. Dans le sens où les évenements du temps présent (le film) sont conditionnés par des actions qui ont lieu dans le futur ?
Dans T4, (je saute le 3 parce que bon...) John doit retrouver son père qui est encore un ado et le protéger pour pouvoir naître dans le passé. Vous sentez le mal de crâne pointer ? Et le fait que James Cameron ait envoyé le principe de chronologie aux toilettes ? Moins trivialement, je dirais qu'il a juste trouvé un moyen de le distordre à un tel point qu'on peut en voir les fragilités. Quel est le lien entre le passé, le présent et le futur ? Comment se déroulent-ils ? C'est à un point où je me demande si les époques ne se passent pas en même temps mais dans des dimensions parallèles reliées par un mur très fin. Cela dit, le concept est à la fois casse-gueule et très solide. Casse-gueule parce que finalement très clos, il n'a pas beaucoup de place pour une intrigue qui se détacherait un tout petit peu de la trame temporelle originale. Mais solide parce que tout est justifié, tout est expliqué par les actes du futur et on peut voir, dans une histoire, l'impact que les actes du passé ont sur la définition du futur.

La question coin de porte : Dans T5, si John Connor retourne dans le passé pour changer le futur, va-t-il voir un jour l'enfant que sa femme porte dans le T4 ?

jeudi 11 février 2010

La main dans la boîte : chapitre cinq : la seconde main

La seconde main ressemblait en tous points à la première : pâle, rigide et anormalement détachée de son corps d'origine. Palmer tournait autour de la boîte comme un gamin autour d'un gâteau au chocolat. Ses yeux brillaient tellement que Flack le menaça de l'interroger en tête à tête s'il ne se calmait pas. « Bon, dit-il, vous l'avez reçu quand, le paquet-surprise.
-Ce matin.
-Avant le petit déj', balbutia Dexter avant de rendre dans la poubelle qui était devenue sa meilleure amie, ces derniers temps.
-Je peux voir la carte ? »
Palmer la tendit puis se perdit de nouveau dans la contemplation de l'extrémité. Flack lut à haute voix : « Voici un nouveau cadeau, pour sceller notre amitié. J'attends avec impatience notre première rencontre. Première rencontre ? Palmer ne me dites pas que vous faites partie du club des nécrophiles anonymes ?
-Grands dieux, certainement pas, s'indigna le croque-mort, ces gens-là n'ont aucun respect pour ceux qui nous ont quittés.
-Alors pourquoi ce malade veut-il vous rencontrer ? Et c'est quoi cette histoire d'amitié ?
-Il est peut être admiratif de votre travail, suggéra Dexter avant de replonger dans son bocal.
-Hum, pour une fois, c'est pas complètement débile ce qu'il dit. Vous avez eu des clients étranges dernièrement ?
-Non, aucun. Juste le flot des personnes en deuil habituel.
-C'est triste.
-Je sais.
-Les noms de Scarlett Burgess, Alice Burgess ou Blanche Burgess , vous disent quelque chose ?
-J'ai bien peur que non, mais je vais consulter le registre.
-Si vous voulez. »
Palmer alla examiner son fichier. Il revint quelques minutes plus tard, l'air hagard.
« J'aurais dû m'en souvenir, dit-il sombrement, elles sont venues acheter un cercueil pour leur oncle ou leur cousin. C'était il y a trois ans.
-Trois ans ?
-Oui, leur parent était Peter B.
-Seigneur, souffla l'officier, le...
-Ouais, le tueur en série. C'est pas étonnant qu'elles aient changé de nom.
-J'avais oublié.
-C'est génial, ironisa l'inspecteur, la liste des suspects...
-Parce qu'on en avait une ?
-La liste des suspects, grommela Flack, vient de doubler de volume. »
Sur le chemin du retour, l'inspecteur se perdit dans ses souvenirs : l'affaire Peter B. Un truc tellement dégoûtant que le nom de famille du coupable avait été gardé secret pour éviter les représailles.

mardi 9 février 2010

La saison de la chasse est ouverte !


Ô jour noir que celui des élections étudiantes ! C'est à cette occasion que l'on peut constater et étudier les techniques de chasse du syndicaliste. Non pas que je les juge ou que je fasse un choix politique quelconque, je les renvoie tous dos à dos et je me tiens loin de leurs querelles de clocher. Alors étudions leurs techniques pour en tirer quelques recommandations. Ils agissent comme des prédateurs qui guettent la proie faible et esseulée que représente l'étudiant(e) qui se rend en cours. Inutile de courir, de tenter l'évitement en pariant sur votre tendance naturelle à passer inaperçu(e). Ces individus que la nature (ou le désespoir, au choix) a doué d'un coup d'oeil redoutable se jettent sur tout ce qui marche avec un sac à dos ou en bandoulière. Et inutile aussi de croire que le fait que vous tenez un tract dans vos mains va les arrêter. Avec un peu de chance, ce sera celui de leur concurrent et ils vous sauteront sur le râble pour rétablir l'équilibre et vous empêcher de succomber aux sirènes ennemies. Préparez-vous, je vous le conseille, pour affronter cette horde de fous furieux. Sortez les regards noirs, les tons méchants et les grognements de loup affamé. Ils se regroupent généralement dans les halls, les points d'entrée et de sortie de la faculté que vous fréquentez. Alors guettez les jours où les élections ont lieu, juste histoire de ne pas vous faire peur en n'ayant pas prévu de vous faire agresser dans les couloirs alors que vous voulez juste aller en cours.
A ceux de ces prédateurs qui passeraient par là (on ne sait jamais), je ne dirai qu'une chose : calmez-vous ! Je comprends que ce soit une situation tendue pour vous mais à nous faire peur, vous risquez de nous faire déserter les isoloirs. Allez-y mollo sur les dons de tracts à tous les points de passage ! Ne voyez-vous pas les étudiants qui se contorsionnent dans tous les sens, cherchant les moindres passages secrets pour vous éviter parce qu'on en peut plus. Et enfin, après avoir lu vos tracts, travaillez un peu sur les propositions de fond parce qu'un bon programme n'a pas besoin d'être appuyé par une campagne de harcèlement.

dimanche 7 février 2010

La main dans la boîte : chapitre quatre : l'Editrice

Mademoiselle Burgess était injoignable ou bien trop célèbre pour se souvenir qu'elle venait de la province. Ce fut son assistante Andréa qui répondit aux questions. Elle avait de jolis yeux bleus, des boucles brunes et un joli teint pâle. Cerise sur le gâteau, elle avait un oncle très laid. Elle n'eut donc pas de nausées à la vue de Flack.
« C'est vous l'assistante ? Demanda-t-il, vous en avez pas l'air.
-Je sais, répondit-elle, parce que je suis photographe en réalité.
-Ah euh...
-Y a pas de mal. Elle m'a recrutée comme ça.
-Elle vous a pris pour... -Ouais.
-Et vous ne lui avez jamais dit la vérité ?
-Si, mais elle s'en fout. Alors que voulez-vous savoir ?
-Connaissez-vous Scarlett Burgess ou Alice Burgess ?
-La première me dit vaguement quelque chose mais la seconde rien du tout.
-Scarlett Burgess est... (Flack claqua des doigts tandis que l'officier se mélangeait les formulaires).... Eleveuse de lapins, peut être que votre patronne avait des envies de fourrure ?
-Non, coupa Andréa, elle est venue ici. Je me rappelle. Elle est venue voir Diane pour un truc important. Elles se sont parlé une demi-heure. Puis, elle est partie. Elle avait les larmes aux yeux.
-Et Diane.
-Elle tremblait de peur.
-Hum. Quand c'est arrivé ?
-Il y a deux semaines de ça. »
L'officier regardait Flack se gratter le menton en tournant en rond. Signe indubitable qu'il réfléchissait à s'en user les neurones, de petits borborygmes sortaient de sa bouche de temps en temps. L'officier commençait à avoir le tournis lorsque Flack se planta devant lui et lui dit :
« Cette main se moque de nous, je peux presque l'entendre rire. Il faut qu'on retourne au poste. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Quelques minutes plus tard, Flack se grattait le menton devant un panneau en liège qui reprenait les éléments de l'affaire. Scarlett Burgess,éleveuse de lapins devant l'éternel, avait disparu, en laissant derrière elle sa main droite. La dernière personne à l'avoir vue en vie, était celle avec qui elle partageait ses empreintes digitales. Jeux de mains, jeux de vilains, pensa Flack, et l'esprit libre qui ne montrait toujours pas le bout de son nez. Il avait sur les bras un bon paquet de femmes disparues. L'officier entra, rouge comme une pivoine et essoufflé comme s'il venait de courir le cent mètres sans entraînement. Flack le regarda avec une pointe d'amusement, se jeter sur tout ce qu'il pouvait trouver de liquide. Ce fut la flasque de whisky de l'inspecteur Meyers qu'il s'arrêta en toussant. Le pauvre n'était pas habitué à l'alcool. Il s'assit sur le premier fauteuil qu'il trouva et essaya de se calmer
« BON ALORS, hurla l'inspecteur excédé, T'ACCOUCHES OUI? »
L'officier sursauta.
« Une main, balbutia-t-il -Oui, on sait, triple buse. T'as quand même pas la mémoire aussi courte.
-Nan, une deuxième main. Chez le croque-mort. »
L'inspecteur soupira. « Oh ça m'gonfle. »

Undisclosed Desires

Humour Noir #1 : Why so serious ?

J'avoue, j'écris pas beaucoup de choses interessantes depuis que j'ai commencé ce blog. Pardon. Je vais essayer de me rattraper. Alors de quoi parler ? Hum, voyons... Pourquoi pas du Joker ? En spécial dédicace à Mr M. Directeur départementalement national de je ne sais quel dépôt d'archives. Il porte fièrement la veste verte de notre cher ami au sourire d'ange. Selon les littérateurs, dont je fais partie, le Joker est inspiré en partie de la nouvelle de Victor Hugo, L'homme qui rit. C'est un chien fou qui court après les voitures, comme il se définit lui même, un personnage tellement borderline qu'on se doute bien que le séjour en prison ou hôpital psychiatrique est aussi utile qu'un maillot de bain en plein hiver. Mais alors pourquoi est-il aussi drôle ou jubilatoire, au choix ? Son côté au-delà toute contenance, toute convention, tout cliché de folie joue beaucoup. Je ne me rappelle pas avoir vu de méchant qui s'en prend autant aux mafieux (bien pâles à côté de lui) qu'au héros de la cité. C'est un je-m-en-foutiste incroyable, aucune culture de la mafia, aucun respect pour personne, tout le monde y passe, de l'hôpital aux prisonniers du super procureur. Il pervertit tous ceux qu'il approche et n'échoue que face à Batman, qui faut bien le dire, a déjà des soucis de santé mentale à gérer. De là à dire que c'est un nihiliste, pourquoi pas. Il n'aime pas l'argent, il brûle la moitié de toute la fortune de la mafia, il tue pour le fun, il ment sans arrêt. Un peu plus et on pourrait se demander si il n'est pas Lulu en chair et en os. Il représente le mal absolu, abyssal et irrécupérable. Alors pourquoi est-il si drôle ? Peut être bien parce qu'il est toujours à l'extérieur de la société qu'il tourmente. Personne ne le connait au départ, comme je l'ai dit, il n'a du respect pour personne et détruit les biens des mauvais comme des gentils. Il ne peut être rattaché à aucun camp précis. Il regarde tout le monde de loin et se moque d'eux, faisant ressortir leurs travers grossiers et stupides. Alors le rire qu'il provoque est-il un rire de peur ? On rit comme une défense face à tant de sadisme, on rit pour ne pas trembler. Ou on rit parce qu'on le comprend, un peu, finalement. Notre société est tellement pourrie qu'un coup de pied dans la fourmillière est le bienvenu, tous ces gens sont si ridicules que l'on est heureux que quelqu'un partage notre point de vue et fasse ce dont on rêve sans vouloir l'admettre : aller squatter une super fête de richoux et les faire pisser dans leur frocs avec un couteau et une histoire de cicatrices.

vendredi 22 janvier 2010

La main dans la boîte : chapitre trois : Le Majordome

Comme dans chaque ville de province, il y avait une butte et sur cette butte, un manoir. Cette riche maison appartenait à l'homme le plus riche de la région qui avait fait fortune dans l'élevage de chats. Elle comprenait le manoir en lui-même, des écuries, un grand parc et un étang. Pourtant, monsieur Burgess ne profitait pas de cet environnement idyllique. Il préférait faire des parties de cache-cache avec Jacques, son majordome. Il l'avait à son service depuis plus de 20 ans et ne s'était toujours pas rendu compte que le français le détestait cordialement. A vrai dire, ce n'était pas de sa faute, Jacques avait une particularité physique qui ne jouait pas en sa faveur : il avait le visage complètement figé. Il était incapable de montrer la moindre émotion. Ce que monsieur prenait pour du flegme professionnel était en fait une erreur génétique. Oh et monsieur n'avait pas saisi non plus que Jacques était français.

Ce matin-là, il s'était encore caché dans le placard de sa chambre. Jacques avait donc décidé de préparer le déjeuner avant d'aller chercher le vieux croûton. Il coupait des poireaux en morceaux lorsque la sonnette retentit. Il alla ouvrir la porte. Flack et son officier se tenaient sur le seuil, tout sourire.

« On a retrouvé la main de Scarlett ce matin. Dans une jolie boîte.

-Je suis sûr qu'elle apprécierait l'attention. C'est une chose horrible.

-Vous ne semblez pas particulièrement ému.

-J'ai un problème avec les muscles de mon visage. Je ne peux pas les bouger.

-Ah. Euh. Donc. Vous avez eu des nouvelles d'elle dernièrement ?

-Non, mais monsieur n'a pas beaucoup de contact avec ses filles depuis qu'il a... Perdu l'esprit.

-Hum. Combien de filles a-t-il ?

-Trois. Scarlett et Blanche, des jumelles et Alice la petite dernière.

-Jumelles ?

-Fausses jumelles. Elles ne se ressemblent pas mais partagent des traits communs, comme leurs empreintes digitales.

-C'est intéressant. Elles font quoi dans la vie ?

-Scarlett élève des lapins, Blanche est éditrice et Alice, n'a pas d'emploi. C'est un esprit libre, vous savez.

-Où puis-je les trouver ?

-Blanche est facile à dénicher, Alice a disparu du radar depuis un bout de temps et Scarlett, hé bien je ne vais pas vous faire l'insulte de raisonner à votre place.

-C'est gentil à vous. Vous êtes plein d'esprit.

-Ce n'est pas parce que je suis l'homme invisible que je ne pense pas. »

La main dans la boîte : chapitre deux : L'Inspecteur

John Flack était d'une laideur repoussante. A l'âge de 12 ans, il avait eu le malheur d'attraper la petite vérole qui lui laissa de mauvaises cicatrices et à l'âge de 15 ans, l'acné acheva de façonner un visage plein de creux et de bosse qui n'avait rien de poétique. Son regard brillait à la fois par son intelligence et sa malice. Sans oublier un physique qui lui aurait permis de passer inaperçu s'il n'avait pas eu le visage que la nature lui avait abîmé. Il avait 20 ans d'expérience dans la police et le plus haut taux d'affaires résolues. On racontait dans son dos que les voyous avouaient tout de suite dès qu'ils le voyaient. Ils avaient nommé cela « l'effet Flack » avec un grand sens de l'originalité. Il était donc le plus qualifié pour pour s'occuper de l'affaire de la main.

Il commença par examiner l'objet de toutes les attentions. Il tourna autour de la main pendant cinq bonnes et longues minutes. Palmer était, pendant ce temps, au bord de l'agonie et Dexter, hé bien, il avait fort à faire avec son estomac. « Hum, dit l'inspecteur, quelle heure est-il ? ». La question était totalement déplacée. Palmer sentit monter en lui une vague d'indignation. Comment pouvait-il avoir des pensées aussi triviales en présence d'une telle beauté ? Quel mufle ! Un officier lui répondit, il semblait, lui aussi, être indifférent à la perfection de la main. « Il est 10h30, monsieur.

-Et merde, jura l'inspecteur, bon, on va devoir se débrouiller tout seul, messieurs. Il est trop tôt pour que notre légiste tire ses fesses hors de son lit. Alors on ouvre grand les yeux et on ne touche à rien sans que j'en donne l'autorisation. »

Il se tourna ensuite vers Palmer qui tremblait de rage dans son coin.

« Vous, l'interpella-t-il, vous êtes bien le croque-mort ?

-Ce n'est pas évident ?

-Hey, pas de sarcasmes, jeune homme, coupa-t-il, bon, vous ferez l'affaire. Dites-moi depuis quand elle est en dehors de son milieu naturel.

-D'après l'état des chairs, je dirais deux ou trois jours. Et le sujet était en vie quand on lui a coupé la main.

-Vous voyez autre chose ?

-Elle présente des callosités sur les doigts. Cette femme devait avoir un métier manuel.

-Cette femme ?

-Oui, c'est évident que c'est la main d'un femme, non ?

-Bon, elle fait un métier manuel. Elle pourrait travailler dans la sculpture, par exemple ?

-Oui, mais elle aurait les mains plus abîmées que ça.

-Oh non...

-Quoi ?

-Elle pourrait travailler dans l'agriculture, l'élevage de lapins ? Ce serait possible ?

-Ça, oui, ce serait plus plausible.

-Je sais à qui appartient cette main, merci Palmer. »

Flack faisait les cents pas dans son bureau. Il gesticulait dans tous les sens, signe d'une galère à venir pour son officier. Il poussa tout de même la porte du bureau et demanda ce qui se passait.

« Une tuile énorme, voilà ce qui se passe. Les résultats des tests ADN viennent de tomber et la main appartient bien à Scarlett Burgess. La Scarlett Burgess.

-La fille de monsieur Burgess ?

-T'es une vraie lumière dis-moi. Oui, le monsieur Burgess du manoir Burgess. Va falloir aller interroger le majordome.

-On ne peut pas parler à monsieur Burgess directement ?

-Tu rigoles ! Il ne se laisserait interroger que par Dieu tout puissant en personne. Et contrairement à ce que tu penses, ce n'est pas moi. Alors le majordome, c'est tout ce à quoi j'ai droit. Je sais c'est triste. »

Problème métaphysico-scribouillard

Dans n'importe quelle nouvelle ou n'importe quel truc que l'on écrit et que l'on veut un peu soigner, se pose le problème des versions. Il est très rare, et pardon de démolir un mythe rendu incontournable par le cinéma ou les séries, qu'un écrivain ponde le roman de sa vie en une fois, comme ça, sans rature ou recours frénétique à la touche effacer. Il suffit de voir l'expo virtuelle de la BNF sur ce thème précis.
Pour mon modeste cas, La Main dans la boîte, première histoire close de l'année 2010, en est à sa sixième version, celle que je publie étant la version deux ou trois. Je vais donc l'enlever pour proposer la toute dernière version, qui élague beaucoup mais se tient en somme.

EDIT : Quelques noms changent : Scarlett Burgess remplace Meredith Faulkner dans le rôle de la fille mystérieuse à la main coupée.

De toute façon, cette 5 ème version déchire par rapport aux autres donc je ne culpabilise pas. Pas le moins du monde. Pardon à toi ma ptite Lem qui a religieusement lu les trois premiers posts.

mercredi 13 janvier 2010

Putain, 10 ans !

L'IMDB (Internet Movie Data Base) , présentée comme la bible du cinéma sur internet, a donné son top 25 des films de la décennie (ben oui on est en 2010) et je dois dire que je suis franchement complètement d'accord avec lui. Nolan, Christopher de son petit nom, est bien le réal de la décennie avec les meilleurs films que j'aie jamais vu. Il manquerait Insomnia, mais le film est moins bon que les autres, j'ai peiné à trouver la patte de monsieur dans tout ce fouillis Al Pacino - Robin Williams. Et que dire, que dire des différentes performances d'un autre de mes dieux personnels (je mens pas il est Arès dans un nouveau projet que j'ai en préparation), Christian Bale, qui fait juste le film à chaque fois qu'il joue. Il est là aussi dans 3 des films de Nolan. A noter, The Dark Knight est aussi le film de la décennie selon le site Flickchart (classement non professionnel).
Sinon, les autres sont pas mal aussi.

25 - Batman Begins
24 - District 9
23 - Sin City
22 - Gran Torino
21 - La Chute
20 - Slumdog Millionaire
19 - Le Prestige
18 - Le Labyrinthe de Pan
17 - Là-Haut
16 - Inglourious Basterds
15 - Requiem for a Dream
14 - Eternal Sunshine of the Spotless Mind
13 - La Vie des Autres
12 - Le Voyage de Chihiro
11 - Le Pianiste
10 - Les Infiltrés
9 - Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain
8 - Wall- E
7 - Le Seigneur des Anneaux - les Deux Tours
6 - Memento
5 - Avatar
4 - Le Seigneur des Anneaux - La Communauté de l'Anneau
3 - La Cité de Dieu
2 - Le Seigneur des Anneaux - Le Retour du Roi
1 -
The Dark Knight - Le Chevalier Noir

vendredi 8 janvier 2010

Nouveau blog : Pourquoi ? Comment ? De quoi tu causes ?

Hé bien, je m'étais dis que : non, je n'ai pas le temps de faire un blog cette année, je coupais donc les hyperlien (vanne de geek, on est prié de rire ou au moins de sourire) et flûte. Mais voilà, on ne peut pas chasser la blogueuse indéfiniment. Me revoilà donc sur la toile avec un nouveau bébé. Je vais donc essayer de ne pas me disperser et de poster à la fois mes humeurs et mes débuts de nouvelles (je ne sais pas où je posterai l'intégralité des textes) sur un blog unique.

2010 donc. Le début d'année étant un passage obligé pour les nouvelles résolutions (bonjour l'originalité mais moi, j'y mets mon grain de sel et de tarétude), je m'exécute.


  • Regarder des Hitchcock : en partie commencé grâce à la dvdthèque de ma génialissime BU d'angers.
  • Et dans la même catégorie : me faire une vraie culture ciné, du genre à pouvoir coller les gens au jeu du "c'est un film australien et à un moment, heath ledger parle au mec de melrose place, indice supplémentaire : il est brun dans ce film."
  • Lire autre chose que Lovecraft et Stephen King et me mettre au Comics : déjà Sandman et Watchmen au compteur, on ne se relâche pas
  • Poster des nouvelles à un rythme régulier et pas laisser les pauvres lecteurs en plein suspense : je ne garantis rien
  • Me montrer plus gentille avec les Sons Of Anarchy : j'ai pas été aimable au début mais ça a fini par décoller vers quelque chose de plutôt pas mal.
  • Râler moins : mouahhahahhahah, allez on arrête de rigoler.
Here we go les enfants ! Pourvu que ça marche !

mardi 5 janvier 2010

L'affaire de la main

Chapitre un : Le Croque-mort

David Palmer était croque-mort. Il portait toujours le même costume sombre qui mettait en valeur sa silhouette rachitique. Il n'était pas beau, ni même charmant. Son métier lui avait forgé un visage abrupt, osseux et légèrement inquiétant. C'était un vrai professionnel et les familles qui faisaient appel à lui ne le regrettaient jamais bien qu'il leur laisse le même souvenir un tantinet effrayant. En ce jour-là, il posait son regard de poisson mort sur la famille Baxter. Ils venaient de perdre leur grand-père et sanglotaient sur les cercueils en exposition. Comme pour chaque famille en deuil, ce qu'ils disaient étaient hachuré et inarticulé, mais David était passé maître dans l'art du langage de sangloteur et le comprenait donc aisément. Madame finit par se décider pour un modèle en chêne clair (il aimait tellement le bois) aux poignées d'or (une dernière pensée pour cet avare impénitent). David le nota et raccompagna les sangloteurs jusqu'à la sortie, les yeux embués n'aidant pas à la vision correcte du monde alentour. Une fois la commande enregistrée, il alla dans le laboratoire où dormait – oh pardon – travaillait son assistant Dexter.



Dexter Sonic, en plus de son nom étrange, avait un physique d'enfant de cœur. Le visage rond et poupin, les yeux rieurs et de belles boucles d'un blond roux lui donnaient un air adorable exaspérant. Sans oublier sa corpulence digne d'un volleyeur professionnel, mince, nerveuse qui combinée au reste, le rendaient si beau, si attirant qu'on avait envie de le tuer dès qu'on posait les yeux sur lui. Une chance pour lui, David accordait aux apparences la même importance qu'à une bande d'enfants rieurs et braillards, c'est-à-dire, aucune. Le seul petit souci qu'il avait avec lui, était sa fâcheuse tendance à s'endormir partout. Encore cette fois-ci, il le trouva assoupi sur une table de traitement. Deux ou trois raclement de gorge plus tard, Dexter tomba sur le sol avec un bruit mou.



« Encore une nuit difficile, patron, expliqua-t-il, je me suis fait poursuivre par de gros chiens ou des enfants poilus, j'ai pas bien vu. J'ai couru toute la nuit avant de me rappeler que je pouvais me cacher ici. J'ai une petite tête. »



David leva un sourcil, puis décida de ne pas lui en tenir rigueur. Les idiots ne peuvent pas se rendre compte de leur état. « De nouveaux sujets vont arriver, occupe-t-en. ». Il n'avait rien contre lui, mais il n'aimait pas rester trop longtemps dans ses parages. Toute cette bonne humeur, cette joie de vivre et cet enthousiasme, il avait peur de se faire contaminer. Il ne manquerait plus que ça, un croque-mort heureux. Quelle indécence ! David portait fièrement son allure dépressive comme un étendard.



Lorsqu'il revint à l'accueil, il découvrit que quelqu'un avait déposé un cadeau sur le comptoir : un beau cadeau crème avec un ruban rouge vif. David trouva l'objet tout à fait encombrant et terriblement inapproprié. Il se dépêcha de l'ôter de la vision des clients potentiels et alla le cacher dans le laboratoire. Pour une fois, Dexter fit une réflexion intelligente en voyant son patron essayer de planquer le paquet dans une armoire. « Vous n'allez pas l'ouvrir ? ». Interloqué, David resta figé dans son mouvement. Dexter s'approcha et saisissant un scalpel, coupa le ruban. Une carte tomba par terre. Dexter la prit et lu le message qui signait le cadeau. « Ceci est un cadeau pour vous. Je sais que vous saurez en apprécier la beauté. ». Le petit mot n'avait pas d'auteur. « J'espère que ça ne va pas devenir une habitude, c'est extrêmement gênant. ». David dissimulait mal son dégoût. Dexter, excité comme une puce, enleva le couvercle de la boîte, et - oh surprise – trouva une main.



C'était une belle main, une main de femme dont la peau semblait douce comme de la soie. La personne qui l'avait perdue devait avoir une jolie carnation de rousse. La peau était pâle et les veines légèrement bleutées. C'était une main parfaite. La seule chose qui semblait étrange venait du fait qu'elle était détachée de son corps d'origine. Alors que Dexter montrait des signes inquiétants de remontées de bile, David était pour ainsi dire fasciné. « Il faut appeler la police, burp, le FBI, burp, la garde nationale... ». Dexter conclut son énumération avec un son particulièrement disgracieux, mais David ne l'entendait pas. Il n'avait d'yeux que pour cette main.



Il resta avec elle jusqu'à l'arrivée de l'inspecteur John Flack. ( à suivre : L'inspecteur)