samedi 27 février 2010

Marrriiiioonnn !!!

La main dans la boîte : chapitre six : le tueur en série

Peter B., surnommé Petite Souris, aimait les dents bien rectangulaires aux racines bien pointues. Il aurait pu être un fabuleux dentiste, si un vilain traumatisme d'enfance ne l'avait déjà condamné à une vie de criminel. Il avait fait disparaître une vingtaine d'enfants des environs pour agrandir sa collection. Cela avait soulevé une vindicte comme personne n'en avait vu depuis longtemps. Peu de personnes savaient qu'il avait de la famille en ville. Ce fait était soigneusement resté dissimulé au grand public. Soudain, Flack sourit. Sa liste venait de se réduire comme une peau de chagrin. Il se tourna vers son officier et lui dit : « J'ai envie d'un café et d'un beignet, pas toi? » L'officier ne s'arrêta pas de le fixer avant qu'ils ne s'asseyent dans le café. Flack leva les yeux au ciel et lui expliqua son raisonnement par le menu.
« Tu comprends maintenant ?
-Oui, mais vous pensiez à qui ?
-Dans l'histoire, les gens au courant étaient l'inspecteur en charge de l'affaire, le commissaire principal et les parents très proches.
-Ses nièces, son frère ?
-Certainement pas ! Le frangin était bien trop inséré dans le tissu social comme ils disent.
-Alors l'inspecteur ou le commissaire ont dû parler !
-L'inspecteur c'était moi crétin des alpes ! Et le commissaire est mort trois mois après la conclusion de l'affaire.
-Ah euh.
-T'es pas au point Sherlock.
-Alors qui ?
-L'homme invisible sait peut être quelque chose.
-Hein? »
Jacques toisait l'inspecteur comme s'il était une tâche de café sur une tasse de porcelaine blanche.
« Je commence à croire que vous pensez que je suis coupable. C'est d'un cliché. Je vous croyais meilleur que ça.
-Ha ha, vous êtes plein de ressources. Et plein d'information, j'espère.
-Allez-y, vous verrez bien.
-Peter B. (le majordome frissonna). Votre patron savait pour lui ?
-S'il savait, il le refoulait au fin fond de son inconscient.
-Et vous ? Vous aviez du ressentiment pour lui ?
-Je ne suis pas payé pour avoir des sentiments.
-Quel professionnalisme ! Mais répondez quand même à la question.
-Il a provoqué beaucoup de malheur autour de lui. Il a détruit beaucoup de familles. Sa mort a été un service rendu à l'humanité. Voilà mon sentiment.
-Merci, on est pas plus avancé. »
Alors qu'ils allaient partir, Jacques leur lança une perche. « Scarlett en a parlé dans son journal. Je le gardais sous clé mais quelqu'un me l'a volé. Durant une partie de cache-cache avec monsieur.
-Huh?
-Pas de commentaires. Ce jour-là, un journaliste est venu me voir. Il s'appelait Éric... Éric Dubois. »

vendredi 12 février 2010

Terminator ou comment jeter le principe de continuité dans les toilettes

Je m'explique : le ressort de l'intrigue des films, c'est quand même un gars va dans le passé pour que le futur dont il vient puisse se réaliser. C'est très très très tiré par les cheveux de prime abord, mais si on regarde de plus près, c'est cohérent.
Reprenons depuis le début. Dans T1, une serveuse de New York voit débarquer dans sa vie un homme qui prétend venir du futur pour la protéger. Pourquoi ? Parce que figurez-vous que l'humanité est très mal barrée dans le futur, une intelligence artificielle conçue par l'homme et récupérée par l'armée (original, n'est-ce pas? Satanés trouffions), Skynet, a pris conscience de sa propre existence et a compris que les humains sont pas franchement fiables. Alors elle a décidé de les exterminer. Quel lien avec notre serveuse de New York ? Et bien, elle va donner naissance au leader charismatique de la résistance humaine : John Connor. Et devinez qui en sera le papa ? Jusque là, tout va bien. L'ennemi à combattre est incarné par l'actuel gouverneur de la californie. C'est un robot, un terminator, on notera le nom, superpuissant évidement qui a pour mission de trucider Sarah, la serveuse et son jules ephémère. Il parviendra à éliminer Kyle Reese, le jules en question.
Dans T2, ce coup-ci, John est né et a une dizaine d'années. Sa moman, à force de crier au loup, se retrouve enfermée dans un asile psychiatrique. Skynet, toujours aussi au courant de tout, envoie un nouveau terminator pour éliminer moman et le petit. Et c'est Arnold qui jouera les chien de berger. Ben oui, parce que dans le futur, John a réussi à retourner certaines machines. Du coup, on peut se demander si le futur n'est pas le passé de cette intrigue. Dans le sens où les évenements du temps présent (le film) sont conditionnés par des actions qui ont lieu dans le futur ?
Dans T4, (je saute le 3 parce que bon...) John doit retrouver son père qui est encore un ado et le protéger pour pouvoir naître dans le passé. Vous sentez le mal de crâne pointer ? Et le fait que James Cameron ait envoyé le principe de chronologie aux toilettes ? Moins trivialement, je dirais qu'il a juste trouvé un moyen de le distordre à un tel point qu'on peut en voir les fragilités. Quel est le lien entre le passé, le présent et le futur ? Comment se déroulent-ils ? C'est à un point où je me demande si les époques ne se passent pas en même temps mais dans des dimensions parallèles reliées par un mur très fin. Cela dit, le concept est à la fois casse-gueule et très solide. Casse-gueule parce que finalement très clos, il n'a pas beaucoup de place pour une intrigue qui se détacherait un tout petit peu de la trame temporelle originale. Mais solide parce que tout est justifié, tout est expliqué par les actes du futur et on peut voir, dans une histoire, l'impact que les actes du passé ont sur la définition du futur.

La question coin de porte : Dans T5, si John Connor retourne dans le passé pour changer le futur, va-t-il voir un jour l'enfant que sa femme porte dans le T4 ?

jeudi 11 février 2010

La main dans la boîte : chapitre cinq : la seconde main

La seconde main ressemblait en tous points à la première : pâle, rigide et anormalement détachée de son corps d'origine. Palmer tournait autour de la boîte comme un gamin autour d'un gâteau au chocolat. Ses yeux brillaient tellement que Flack le menaça de l'interroger en tête à tête s'il ne se calmait pas. « Bon, dit-il, vous l'avez reçu quand, le paquet-surprise.
-Ce matin.
-Avant le petit déj', balbutia Dexter avant de rendre dans la poubelle qui était devenue sa meilleure amie, ces derniers temps.
-Je peux voir la carte ? »
Palmer la tendit puis se perdit de nouveau dans la contemplation de l'extrémité. Flack lut à haute voix : « Voici un nouveau cadeau, pour sceller notre amitié. J'attends avec impatience notre première rencontre. Première rencontre ? Palmer ne me dites pas que vous faites partie du club des nécrophiles anonymes ?
-Grands dieux, certainement pas, s'indigna le croque-mort, ces gens-là n'ont aucun respect pour ceux qui nous ont quittés.
-Alors pourquoi ce malade veut-il vous rencontrer ? Et c'est quoi cette histoire d'amitié ?
-Il est peut être admiratif de votre travail, suggéra Dexter avant de replonger dans son bocal.
-Hum, pour une fois, c'est pas complètement débile ce qu'il dit. Vous avez eu des clients étranges dernièrement ?
-Non, aucun. Juste le flot des personnes en deuil habituel.
-C'est triste.
-Je sais.
-Les noms de Scarlett Burgess, Alice Burgess ou Blanche Burgess , vous disent quelque chose ?
-J'ai bien peur que non, mais je vais consulter le registre.
-Si vous voulez. »
Palmer alla examiner son fichier. Il revint quelques minutes plus tard, l'air hagard.
« J'aurais dû m'en souvenir, dit-il sombrement, elles sont venues acheter un cercueil pour leur oncle ou leur cousin. C'était il y a trois ans.
-Trois ans ?
-Oui, leur parent était Peter B.
-Seigneur, souffla l'officier, le...
-Ouais, le tueur en série. C'est pas étonnant qu'elles aient changé de nom.
-J'avais oublié.
-C'est génial, ironisa l'inspecteur, la liste des suspects...
-Parce qu'on en avait une ?
-La liste des suspects, grommela Flack, vient de doubler de volume. »
Sur le chemin du retour, l'inspecteur se perdit dans ses souvenirs : l'affaire Peter B. Un truc tellement dégoûtant que le nom de famille du coupable avait été gardé secret pour éviter les représailles.

mardi 9 février 2010

La saison de la chasse est ouverte !


Ô jour noir que celui des élections étudiantes ! C'est à cette occasion que l'on peut constater et étudier les techniques de chasse du syndicaliste. Non pas que je les juge ou que je fasse un choix politique quelconque, je les renvoie tous dos à dos et je me tiens loin de leurs querelles de clocher. Alors étudions leurs techniques pour en tirer quelques recommandations. Ils agissent comme des prédateurs qui guettent la proie faible et esseulée que représente l'étudiant(e) qui se rend en cours. Inutile de courir, de tenter l'évitement en pariant sur votre tendance naturelle à passer inaperçu(e). Ces individus que la nature (ou le désespoir, au choix) a doué d'un coup d'oeil redoutable se jettent sur tout ce qui marche avec un sac à dos ou en bandoulière. Et inutile aussi de croire que le fait que vous tenez un tract dans vos mains va les arrêter. Avec un peu de chance, ce sera celui de leur concurrent et ils vous sauteront sur le râble pour rétablir l'équilibre et vous empêcher de succomber aux sirènes ennemies. Préparez-vous, je vous le conseille, pour affronter cette horde de fous furieux. Sortez les regards noirs, les tons méchants et les grognements de loup affamé. Ils se regroupent généralement dans les halls, les points d'entrée et de sortie de la faculté que vous fréquentez. Alors guettez les jours où les élections ont lieu, juste histoire de ne pas vous faire peur en n'ayant pas prévu de vous faire agresser dans les couloirs alors que vous voulez juste aller en cours.
A ceux de ces prédateurs qui passeraient par là (on ne sait jamais), je ne dirai qu'une chose : calmez-vous ! Je comprends que ce soit une situation tendue pour vous mais à nous faire peur, vous risquez de nous faire déserter les isoloirs. Allez-y mollo sur les dons de tracts à tous les points de passage ! Ne voyez-vous pas les étudiants qui se contorsionnent dans tous les sens, cherchant les moindres passages secrets pour vous éviter parce qu'on en peut plus. Et enfin, après avoir lu vos tracts, travaillez un peu sur les propositions de fond parce qu'un bon programme n'a pas besoin d'être appuyé par une campagne de harcèlement.

dimanche 7 février 2010

La main dans la boîte : chapitre quatre : l'Editrice

Mademoiselle Burgess était injoignable ou bien trop célèbre pour se souvenir qu'elle venait de la province. Ce fut son assistante Andréa qui répondit aux questions. Elle avait de jolis yeux bleus, des boucles brunes et un joli teint pâle. Cerise sur le gâteau, elle avait un oncle très laid. Elle n'eut donc pas de nausées à la vue de Flack.
« C'est vous l'assistante ? Demanda-t-il, vous en avez pas l'air.
-Je sais, répondit-elle, parce que je suis photographe en réalité.
-Ah euh...
-Y a pas de mal. Elle m'a recrutée comme ça.
-Elle vous a pris pour... -Ouais.
-Et vous ne lui avez jamais dit la vérité ?
-Si, mais elle s'en fout. Alors que voulez-vous savoir ?
-Connaissez-vous Scarlett Burgess ou Alice Burgess ?
-La première me dit vaguement quelque chose mais la seconde rien du tout.
-Scarlett Burgess est... (Flack claqua des doigts tandis que l'officier se mélangeait les formulaires).... Eleveuse de lapins, peut être que votre patronne avait des envies de fourrure ?
-Non, coupa Andréa, elle est venue ici. Je me rappelle. Elle est venue voir Diane pour un truc important. Elles se sont parlé une demi-heure. Puis, elle est partie. Elle avait les larmes aux yeux.
-Et Diane.
-Elle tremblait de peur.
-Hum. Quand c'est arrivé ?
-Il y a deux semaines de ça. »
L'officier regardait Flack se gratter le menton en tournant en rond. Signe indubitable qu'il réfléchissait à s'en user les neurones, de petits borborygmes sortaient de sa bouche de temps en temps. L'officier commençait à avoir le tournis lorsque Flack se planta devant lui et lui dit :
« Cette main se moque de nous, je peux presque l'entendre rire. Il faut qu'on retourne au poste. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Quelques minutes plus tard, Flack se grattait le menton devant un panneau en liège qui reprenait les éléments de l'affaire. Scarlett Burgess,éleveuse de lapins devant l'éternel, avait disparu, en laissant derrière elle sa main droite. La dernière personne à l'avoir vue en vie, était celle avec qui elle partageait ses empreintes digitales. Jeux de mains, jeux de vilains, pensa Flack, et l'esprit libre qui ne montrait toujours pas le bout de son nez. Il avait sur les bras un bon paquet de femmes disparues. L'officier entra, rouge comme une pivoine et essoufflé comme s'il venait de courir le cent mètres sans entraînement. Flack le regarda avec une pointe d'amusement, se jeter sur tout ce qu'il pouvait trouver de liquide. Ce fut la flasque de whisky de l'inspecteur Meyers qu'il s'arrêta en toussant. Le pauvre n'était pas habitué à l'alcool. Il s'assit sur le premier fauteuil qu'il trouva et essaya de se calmer
« BON ALORS, hurla l'inspecteur excédé, T'ACCOUCHES OUI? »
L'officier sursauta.
« Une main, balbutia-t-il -Oui, on sait, triple buse. T'as quand même pas la mémoire aussi courte.
-Nan, une deuxième main. Chez le croque-mort. »
L'inspecteur soupira. « Oh ça m'gonfle. »

Undisclosed Desires

Humour Noir #1 : Why so serious ?

J'avoue, j'écris pas beaucoup de choses interessantes depuis que j'ai commencé ce blog. Pardon. Je vais essayer de me rattraper. Alors de quoi parler ? Hum, voyons... Pourquoi pas du Joker ? En spécial dédicace à Mr M. Directeur départementalement national de je ne sais quel dépôt d'archives. Il porte fièrement la veste verte de notre cher ami au sourire d'ange. Selon les littérateurs, dont je fais partie, le Joker est inspiré en partie de la nouvelle de Victor Hugo, L'homme qui rit. C'est un chien fou qui court après les voitures, comme il se définit lui même, un personnage tellement borderline qu'on se doute bien que le séjour en prison ou hôpital psychiatrique est aussi utile qu'un maillot de bain en plein hiver. Mais alors pourquoi est-il aussi drôle ou jubilatoire, au choix ? Son côté au-delà toute contenance, toute convention, tout cliché de folie joue beaucoup. Je ne me rappelle pas avoir vu de méchant qui s'en prend autant aux mafieux (bien pâles à côté de lui) qu'au héros de la cité. C'est un je-m-en-foutiste incroyable, aucune culture de la mafia, aucun respect pour personne, tout le monde y passe, de l'hôpital aux prisonniers du super procureur. Il pervertit tous ceux qu'il approche et n'échoue que face à Batman, qui faut bien le dire, a déjà des soucis de santé mentale à gérer. De là à dire que c'est un nihiliste, pourquoi pas. Il n'aime pas l'argent, il brûle la moitié de toute la fortune de la mafia, il tue pour le fun, il ment sans arrêt. Un peu plus et on pourrait se demander si il n'est pas Lulu en chair et en os. Il représente le mal absolu, abyssal et irrécupérable. Alors pourquoi est-il si drôle ? Peut être bien parce qu'il est toujours à l'extérieur de la société qu'il tourmente. Personne ne le connait au départ, comme je l'ai dit, il n'a du respect pour personne et détruit les biens des mauvais comme des gentils. Il ne peut être rattaché à aucun camp précis. Il regarde tout le monde de loin et se moque d'eux, faisant ressortir leurs travers grossiers et stupides. Alors le rire qu'il provoque est-il un rire de peur ? On rit comme une défense face à tant de sadisme, on rit pour ne pas trembler. Ou on rit parce qu'on le comprend, un peu, finalement. Notre société est tellement pourrie qu'un coup de pied dans la fourmillière est le bienvenu, tous ces gens sont si ridicules que l'on est heureux que quelqu'un partage notre point de vue et fasse ce dont on rêve sans vouloir l'admettre : aller squatter une super fête de richoux et les faire pisser dans leur frocs avec un couteau et une histoire de cicatrices.