vendredi 22 janvier 2010

La main dans la boîte : chapitre deux : L'Inspecteur

John Flack était d'une laideur repoussante. A l'âge de 12 ans, il avait eu le malheur d'attraper la petite vérole qui lui laissa de mauvaises cicatrices et à l'âge de 15 ans, l'acné acheva de façonner un visage plein de creux et de bosse qui n'avait rien de poétique. Son regard brillait à la fois par son intelligence et sa malice. Sans oublier un physique qui lui aurait permis de passer inaperçu s'il n'avait pas eu le visage que la nature lui avait abîmé. Il avait 20 ans d'expérience dans la police et le plus haut taux d'affaires résolues. On racontait dans son dos que les voyous avouaient tout de suite dès qu'ils le voyaient. Ils avaient nommé cela « l'effet Flack » avec un grand sens de l'originalité. Il était donc le plus qualifié pour pour s'occuper de l'affaire de la main.

Il commença par examiner l'objet de toutes les attentions. Il tourna autour de la main pendant cinq bonnes et longues minutes. Palmer était, pendant ce temps, au bord de l'agonie et Dexter, hé bien, il avait fort à faire avec son estomac. « Hum, dit l'inspecteur, quelle heure est-il ? ». La question était totalement déplacée. Palmer sentit monter en lui une vague d'indignation. Comment pouvait-il avoir des pensées aussi triviales en présence d'une telle beauté ? Quel mufle ! Un officier lui répondit, il semblait, lui aussi, être indifférent à la perfection de la main. « Il est 10h30, monsieur.

-Et merde, jura l'inspecteur, bon, on va devoir se débrouiller tout seul, messieurs. Il est trop tôt pour que notre légiste tire ses fesses hors de son lit. Alors on ouvre grand les yeux et on ne touche à rien sans que j'en donne l'autorisation. »

Il se tourna ensuite vers Palmer qui tremblait de rage dans son coin.

« Vous, l'interpella-t-il, vous êtes bien le croque-mort ?

-Ce n'est pas évident ?

-Hey, pas de sarcasmes, jeune homme, coupa-t-il, bon, vous ferez l'affaire. Dites-moi depuis quand elle est en dehors de son milieu naturel.

-D'après l'état des chairs, je dirais deux ou trois jours. Et le sujet était en vie quand on lui a coupé la main.

-Vous voyez autre chose ?

-Elle présente des callosités sur les doigts. Cette femme devait avoir un métier manuel.

-Cette femme ?

-Oui, c'est évident que c'est la main d'un femme, non ?

-Bon, elle fait un métier manuel. Elle pourrait travailler dans la sculpture, par exemple ?

-Oui, mais elle aurait les mains plus abîmées que ça.

-Oh non...

-Quoi ?

-Elle pourrait travailler dans l'agriculture, l'élevage de lapins ? Ce serait possible ?

-Ça, oui, ce serait plus plausible.

-Je sais à qui appartient cette main, merci Palmer. »

Flack faisait les cents pas dans son bureau. Il gesticulait dans tous les sens, signe d'une galère à venir pour son officier. Il poussa tout de même la porte du bureau et demanda ce qui se passait.

« Une tuile énorme, voilà ce qui se passe. Les résultats des tests ADN viennent de tomber et la main appartient bien à Scarlett Burgess. La Scarlett Burgess.

-La fille de monsieur Burgess ?

-T'es une vraie lumière dis-moi. Oui, le monsieur Burgess du manoir Burgess. Va falloir aller interroger le majordome.

-On ne peut pas parler à monsieur Burgess directement ?

-Tu rigoles ! Il ne se laisserait interroger que par Dieu tout puissant en personne. Et contrairement à ce que tu penses, ce n'est pas moi. Alors le majordome, c'est tout ce à quoi j'ai droit. Je sais c'est triste. »

3 commentaires:

  1. je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que ça va plus vite là d'un coup?

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  2. au passage, j'ai toujours le même problème avec les "avait" du début...^^

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  3. Je comprends ta douleur mais je suis encore en train de travailler dessus, je vais donc essayer de corriger ce petit souci. Et oui, le passage va plus vite dans le sens où, comme je sais où je vais, je peux me permettre de trancher dans le gras.

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