samedi 18 décembre 2010

Liste de décembre

  • Percy Jackson, Rick Riordan ****
  • Bleach **
  • 20th Century Boys ****
  • La Rose de Versailles (Lady Oscar) ****
  • Suzuka ***
  • Parle-leur de batailles, Mathias Enard ***
  • Métronome, Lorant Deutch ***
  • Zep coupé en tranches ***
  • Death Note *** (mais trop glauque pour moi)
  • Apocalypse Bébé, Virginie Despentes *

jeudi 11 novembre 2010

Le problème des continuations, Perceval, Blake et Mortimer

C'est pas simple de reprendre l'histoire d'un maître du genre. On peut aussi bien la sublimer que se planter gravement et subir les foudres des fans. C'est un exercice qui ne pardonne pas. Ici, je vais parler du dessin animé tiré de la bande dessinée, que dis-je, du grand classique que l'on doit lire si on veut prétendre connaître un peu la BD, Blake et Mortimer. Pour expliquer le phénomène de la continuation ratée, je vais utiliser Perceval ou le roman du Graal de Chrétien de Troyes, comme point de comparaison. Le point commun de ces deux titres est le fait qu'ils ont été repris par des gens qui n'avaient pas compris certains points caractéristiques de l'univers de chacun des auteurs.
Tout d'abord, le dessin animé. Dans une série de 26 épisodes, elle reprend la majorité des titres de B&M, publiés du vivant de leur auteur original (Le Secret de l'espadon, le Mystère de la grande pyramide...). En général, l'histoire est plutôt fidèle, bien que largement sabrée (Le Secret de l'espadon réduit à 26 minutes... On ne voit pas l'empereur). Des personnages sont modifiés, certes mais on admet les changements. A noter aussi, nos deux héros font preuve d'un humour souvent absent des albums, voir en particulier Blake qui joue de la vanne aussi bien qu'il perce à jour les complots du vil Olrik. Notre colonel préféré manque un peu de la classe et de l'arrogance qui le rend si élégant, mais il joue son rôle avec dignité (si on peut admettre l'idée). Bref.
La série a également quelques épisodes "inédits" qui emportent B&M dans de nouvelles intrigues. Et c'est là que se pose le problème. Ils partent à la recherche de la pierre philosophale, d'une bande d'extraterrestres qui veulent asservir l'humanité et autres mondes parallèles. Bien que mon épisode préféré soit celui de la pierre philosophale, je ne peux adhérer.
Dans les albums et les épisodes inspirés par ces derniers, il y a toujours un fond scientifique qui rend l'intrigue plausible : S.O.S Météores et la machine à dérégler le climat, l'espadon ou encore les fouilles pour trouver le trésor de Akhenaton. Les intrigues ne font pas appel au fantastique, au surnaturel, sans l'expliquer plus loin comme le fruit d'une science avancée. La marque jaune doit ses capacités extraordinaires à la stimulation de zones du cerveau à l'aide d'une onde spécifique (ici, onde méga) par exemple.
Tout comme dans Perceval où les continuateurs ont utilisé le surnaturel pour poursuivre les intrigues sans comprendre que Chrétien avait refusé cette option. Il ne fait pas appel à l'inexplicable gratuitement. Son texte est une vaste allégorie qui perd tout son sens quand on arrive aux passages qu'il n'a pas écrit.
De la même manière, B&M qui sauvent un monde parallèle contrôlé par les druides, ou qui affrontent une race d'extraterrestres, c'est un peu déplacé, ça n'a pas de sens. Ils ne sont pas à leur place. Je n'ai rien contre les druides et les mondes parallèles, mais bon sang, ne jouez pas avec les héros d'un autre sans respecter son univers et sa manière de raconter des histoires.

vendredi 5 novembre 2010

Liste de lecture des mois d'octobre-novembre

  • Péplum, Amélie Nothomb**
  • Les Catilinaires, Amélie Nothomb
  • Les étranges talents de Flavia de Luce, Alan Bradley ***
  • L'Apprenti d'Araluen, John Flanagan **
  • Terremer, Ursula K. Le Guin ***
  • Le Testament d'Olympe, Chantal Thomas
  • Une forme de vie, Amélie Nothomb
  • La princesse de Glace (T1), Camilla Läckberg **
  • Trolls de Troy, Arleston & Mourier **
  • La malédiction du parapluie, Lewis Tromdheim **
  • Nini Patalo, Lisa Mandel **
  • Lanfeust de Troy, Arleston & Tarquin*
  • Les vies des 12 césars, Suétone*
  • Dinky Rouge Sang, Marie-Aude Murail ***
  • L'Assassin est au collège, Marie-Aude Murail ***
  • La Dame qui tue, Marie-Aude Murail ***
  • Trois Femmes Puissantes, Marie N'Diaye ( Pas fini, pas aimé)
  • Black Butler, Yana Toboso ***
La liste n'est pas exhaustive. Ceux qui ne sont pas notés n'ont pas été lus encore.
Légende :
*Boarf
** A lire
*** Classique et bientôt dans ma bibliothèque

Barcelone (extrait)

Barcelone est gigantesque, immense, vorace. Barcelone est un monstre qui a dévoré mes ambitions et vomi mes illusions. Je l'aime et je la haïs. Ses tentacules m'étouffaient et me protégeaient du malheur de la vie. Pourtant, ça ne m'a pas empêché de trancher le vif et de me retrouver comme une idiote à errer sur les ramblas.

C'est de sa faute à lui. J'ai décidé de l'appeler l'Autre, avec une majuscule. Il m'a quasiment tout volé. Mes souvenirs, mes endroits favoris, mon inspiration, tout cela est maintenant marqué par son image, son ombre. Je ne peux pas y repenser sans qu'il surgisse.

J'aimerais le tuer avec un regard. Sérieusement. J'aimerais me planter devant lui et le voir s'effondrer sous mes yeux. Je voudrais effacer ce petit sourire narquois en un claquement de paupière. Je voudrais qu'il sente monter en lui la peur et la honte de la culpabilité. Qu'il comprenne qu'il n'est pas le roi, ni même le prince de cette cour des miracles. Je voudrais qu'il revoie les misères qu'il m'a faite et qu'il se plie sous leur poids. Je ne serais plus la seule à marcher derrière son ombre. Pourquoi a-t-il pris le droit de se gargariser de ses méfaits ? Il s'amuse, entouré par ses canards boiteux, il rigole, à gorge déployée, reniant tout sens de la bienséance. Je le haïs presque autant que je haïs cette ville.

A présent, c'est Ruth qui occupe la plus haute marche de l'escalier où il s’assoit. Il l'a adoubé comme ça, sans avertissement, sans une seule parole, comme si ça coulait de source, me donnant l'impression de n'avoir jamais existé. Quelle grossièreté ! Quel manque de tact ! Je n'en veux pas à la Blonde, comme il l'appelle. Je reconnais qu'elle est belle. Elle est grande, mince, féerique. Il ne lui manque plus que les ailes dans le dos. Elle fait partie de ces filles qui sont nées parfaites, avec des dents comme des perles, des cheveux d'or qui n'ont pas besoin de brosse et un regard tendre. On ne peut pas être jalouse d'une fille comme ça. Elle est gentille avec tout le monde. A vrai dire, elle est à sa place sur cette marche. Elle est royale.

mercredi 21 juillet 2010

Pretty Little Liars ou comment employer des scénaristes complètement schizos

Aujourd'hui, on ne compte plus le nombre de séries où les scénaristes, à bout d'inspiration, craquent leur slip sévère. Je ne vais même pas mettre d'exemple pour prouver mes dires, je me contenterai de dire que la plus célèbre d'entre elle dure depuis 4 saisons et n'en a eu qu'une (voire deux ) de bonne. Bon, on peut comprendre qu'au bout d'un moment, ils en ont marre de leurs personnages, de leur univers et qu'ils tournent en rond parce qu'ils n'arrivent pas à trouver une fin. Je vais parler ici d'une nouveauté de cette année chez ABC Family, une série de l'été qui montre des signes évidents de foutage de gueule scénaristique. J'ai nommé Pretty Little Liars.

C'est typiquement le cas du gars avec une bonne idée : tiens et si on imaginait qu'une bande de quatre copines recoivent des messages inquiétant d'une autre qui connait leurs secrets ? Mais qui n'arrive pas à en faire un fil rouge plausible. On passera aussi sur le fait plus qu'évident que le scénariste en question regarde un peu trop la télé et ne se rend pas compte qu'il ne fait que régurgiter des éléments déjà vus dans d'autres séries. En soit, l'idée des messages flippants est pas trop mauvaise, bien que très Gossip Girl. Dans une petite ville, ça peut être drôle de voir tomber le vernis des bonnes conventions. Si on y ajoute le fait que la personne qui est censée envoyer les messages est découverte morte à la fin du pilote, ça sent bon, je l'avoue. Mais hélas, mille fois hélas, vous êtes sur ABC Family qui a commis entre autre "7 à la maison". Donc ce projet sent le pétard mouillé à plein nez. Pas de scènes choquantes, pas de piquant, pas de borderline, rien que du bien conventionnel. Voyez plutôt : l'une des filles est supposée lesbienne, mais vite vite, on lui trouve un petit copain, celle qui se tape son prof va finir par rompre avec lui parce que c'est pas bien, celle qui pique des lunettes de soleil ne le fait qu'une seule fois et la petite bourgeoise n'embrasse qu'une fois le copain de sa soeur qui disparaît bien vite après. Non pas que je veuille que toutes les séries pour ados finissent en orgie, mais pitié, s'il vous plaît, ayez un peu de consistance ! Quand vous présentez des ados à problèmes, tenez-vous y. Une clepto ne va pas s'arrêter au bout d'une seule fois, une liaison prof-élève est tellement cousue de fil blanc qu'elle devrait être classifiée "cliché" par les autorités des scénarios, l'idée de l'homosexualité mériterait un traitement plus fin et la bourgeoise est un personnage tellement éculé, elle aurait dû garder le petit ami de sa soeur, ça aurait donné de jolies scènes de famille.

En regardant "Pretty Little Liars", j'ai l'impression que le scénariste ne sait pas trop ce qu'il veut faire de son script. Est-ce un show familial (on regarde les familles qui se font et se défont), une série pour ados niaiseuse (les histoires d'amour des jeunes filles ) ou un show policier qui ne se l'avoue pas (qui est morte ? qui envoie les messages?) ? Il me semble qu'il cherche à explorer un peu toutes ces pistes sans en choisir une, ce qui est prodigieusement chiant pour celui qui regarde.

Puis, venons-en aux relations entre les personnages qui sont quand même un point important de la série. Donc au départ, nous avons une bande de cinq copines un peu crâneuses, un peu bécheuses, franchement insupportables. Elles se réunissent régulièrement à l'insu ou pas de leurs parents, dans une grange pour boire du canada dry et se raconter leurs secrets les plus intimes. Comme de bien entendu, l'une de ces soirées se termine mystérieusement avec l'une d'entre elle qui disparaît dans la nature. Evidemment, il s'agit de la pire d'entre elle, celle qui était la plus à même de leur faire des coups de pute en douce. Alors là, première question : pourquoi sont-elles amies avec quelqu'un d'aussi menaçant ? Surtout qu'elles sont au courant de sa mauvaise nature. Elles sont les témoins de l'un de ces coups de pute qui tourne mal (pour ceux qui regarderont : "the genna thing"). Peut être est-ce la petite fille parano et maltraitée par ses années de collèges qui s'indigne mais quand même. C'est pas logique. C'est là que je me dis que le scénariste n'a pas su amener la chose en douceur :
"Bon, ben, comme celle qui envoie les textos est méchante, on va la faire méchante depuis le début.
-Ben oui, mais pourquoi sont-elles amies ?
-On n'a pas besoin de l'expliquer voyons, les spectateurs vont l'avaler tout rond si on leur présente la chose comme ça. Et pi on fait un show sur l'amitié."
Emmmm, oui bien sûr. Autre point : la morte passe son temps à dire qu'elle en veut aux filles. Oui, sauf que nos quatre héroïnes sont de petites oies blanches (si, si, c'est pas avec leurs petites infractions qu'elles se salissent le plumage). Depuis le départ, elles n'ont pas de gros secret à cacher. Rien. Même quand Genna explique que la morte avait peur de ses quatre copines, on ne la croit pas. Bonjour les incohérences. Bonjour la connerie. Il veut qu'on puisse s'identifier à elles, donc elles ne sont pas trop coupables.
Ce qui est dommage c'est qu'on sent que l'idée de base est pas trop mal, elle pourrait être fun mais le scénariste me donne l'impression d'avoir tenu compte uniquement de son public, de l'audience qu'il voulait faire plutôt que de l'intrigue et de ses personnages. Et c'est la meilleure façon de faire une série de merde avec une bonne idée de base.